Une enquête approfondie menée auprès de cent personnes âgées au Japon révèle un paradoxe saisissant sur le bonheur à la retraite. Cette étude questionne en profondeur les habitudes de travail et leur impact sur la qualité de vie après la carrière. Elle met en évidence que l’épanouissement à la retraite dépend moins de la réussite professionnelle que de la richesse des relations humaines cultivées au fil des années. Une réflexion essentielle à mener, à l’heure où de nombreux actifs négligent cette dimension cruciale de leur avenir.

La retraite : un tournant souvent déroutant

Pour beaucoup, la retraite symbolise une libération, une phase de vie attendue avec impatience après des décennies de dévouement professionnel. Cependant, cette nouvelle étape se révèle parfois plus complexe qu’imaginée. Une étude japonaise récente, menée auprès de 100 seniors, révèle que le bonheur à la retraite n’est pas universel – il dépend grandement du mode de vie adopté avant la fin de la carrière.

Les chercheurs ont mis en lumière un constat frappant : ceux qui ont su entretenir un équilibre entre emploi et relations sociales vivent cette transition avec davantage de sérénité. Ce travail de recherche, consigné dans l’ouvrage After Work: Japanese Silver Backpackers in Malaysia, offre un regard lucide sur les choix professionnels excessifs, parfois lourds de conséquences sur le bien-être futur.

Le syndrome du “nureochiba” : quand le travail accapare toute une vie

Dans le Japon de l’après-guerre, le modèle du sarariiman – ces employés dévoués corps et âme à leur entreprise – était la norme. Priorité était donnée à la performance, aux heures supplémentaires, aux voyages d’affaires… le tout au détriment de la vie familiale et sociale. L’histoire d’un ancien cadre ayant gravi les échelons à l’international illustre cette réalité : malgré ses succès professionnels, il avoue avoir négligé ses enfants, sa vie de quartier et ses passions personnelles.

Arrivés à la retraite, ces hommes se retrouvent dans une situation inconfortable décrite sous le terme nureochiba – littéralement, les “feuilles mouillées”. Dépourvus d’amitiés, de passe-temps ou même de conversation avec leur propre famille, ils se tournent massivement vers leur conjointe, souvent la seule relation encore active. Cette dépendance affective est source de tensions, d’ennui profond et d’un sentiment de vide que peu avaient anticipé. Reprendre des activités de loisir à un âge avancé est alors perçu comme un défi insurmontable.

 

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Les femmes japonaises : une résilience sociale exemplaire

À l’inverse, les femmes japonaises interrogées adoptent une toute autre posture. Qu’elles aient travaillé ou non, leur implication constante dans la sphère domestique et communautaire leur confère une stabilité émotionnelle forte. En cultivant des relations de proximité avec enfants, voisins, associations locales, elles composent avec agilité cette phase de vie post-professionnelle.

Beaucoup ont consacré du temps à leurs loisirs bien avant la retraite : couture, jardinage, chant, bénévolat – autant d’activités créatrices de lien social. Ce filet relationnel agit comme un socle protecteur, réduisant considérablement les risques d’isolement. Certaines femmes poursuivent un rôle actif au sein de leur famille, en préparant des repas ou en gardant des petits-enfants, maintenant ainsi leur utilité sociale et leur estime personnelle.

La retraite devient alors une période d’émancipation. À l’image de cette retraitée partie seule en croisière durant trois mois avant de déménager en Malaisie, ces femmes démontrent que la liberté personnelle s’épanouit véritablement lorsqu’on a su préserver une vie riche de connexions humaines.

Les “silver backpackers” : nouvelle vie en Malaisie

La Malaisie, avec son faible coût de la vie et son climat agréable, attire de nombreux retraités japonais qui cherchent à se réinventer. Ces “silver backpackers”, souvent dans la soixantaine ou septuagésimaires, y trouvent une opportunité de renaissance. Dans ce nouveau décor, les rôles s’inversent : les hommes, autrefois définis par leur statut professionnel, apprennent (parfois pour la première fois) à nouer de vraies amitiés, à découvrir de nouvelles passions, à vivre sans identité professionnelle rigide.

Les femmes, elles, vivent cette migration comme une victoire. Elles jouissent d’une autonomie nouvelle, tout en gardant un lien avec leurs enfants restés au Japon. Loin d’un simple changement géographique, ce départ est un symbole de reconstruction personnelle, une tentative de réconcilier vie intérieure et présence au monde.

Ce phénomène illustre combien les compétences relationnelles – trop souvent considérées comme accessoires dans la culture du travail – sont en réalité le fondement d’un vieillissement heureux. Alors que la société honore les accomplissements professionnels, ces retraités redécouvrent la puissance des liens tissés autour de loisirs, de l’entraide ou du partage quotidien.

Un enseignement universel : construire l’équilibre dès aujourd’hui

La leçon japonaise dépasse les frontières : pour vieillir heureux, mieux vaut ne pas miser uniquement sur sa carrière. Les relations humaines, la vie de famille, les loisirs personnels ou la solidarité locale sont autant de piliers indispensables pour construire une retraite épanouie.

Des gestes simples, comme éteindre son ordinateur à heure fixe, consacrer du temps à ses proches, s’investir dans un club, une association, ou apprendre une activité artistique, sont des formes d’épargne affective inestimables. Elles nourrissent un bien-être sur le long terme que ni l’argent ni le prestige ne sauraient procurer.

En somme, les choix faits aujourd’hui façonneront de manière décisive notre qualité de vie de demain. Entretenir un équilibre durable entre aspirations professionnelles et épanouissement personnel devient donc bien plus qu’un idéal : c’est une nécessité pour vivre une retraite longue, sereine et active.

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