Baignade dans la Seine : ce qu’il faut savoir avant de plonger en 2025
À partir de l’été 2025, les Parisiens pourront enfin se baigner dans la Seine, une première depuis plus d’un siècle. Trois zones surveillées ouvriront au cœur de la capitale française, symbolisant un changement majeur pour l’environnement urbain. Pourtant, sous l’aspect rafraîchissant des eaux longuement dépolluées, demeurent certains risques à connaître avant d’enfiler votre maillot.
Le grand retour de la baignade à Paris
Après plus de 100 ans d’interdiction, la baignade dans la Seine deviendra officiellement autorisée à compter de l’été 2025. Trois sites emblématiques accueilleront les nageurs : le bras Marie dans le IVe arrondissement, le port de Grenelle dans le XVe et le bassin de Bercy dans le XIIe. Cette décision historique s’inscrit dans le cadre d’un gigantesque chantier de dépollution engagé dans la perspective des Jeux Olympiques de Paris 2024.
Ce retour à l’eau a nécessité un effort financier colossal : près de 1,4 milliard d’euros investis pour rendre le fleuve baignable. Le projet s’inscrit également dans une volonté écologique plus large, visant à revitaliser les berges de Seine et à reconnecter les citadins à leur environnement fluvial.
Une baignade sous conditions : les risques à connaître
Si la Seine est désormais ouverte à la baignade, le plaisir de nager dans son courant ne doit pas faire oublier les dangers sanitaires qui subsistent. Historiquement, l’interdiction de se baigner dans le fleuve reposait sur des considérations de santé publique. Et pour cause : la Seine est connue pour avoir abrité des bactéries potentiellement dangereuses comme Escherichia coli et les entérocoques.
Ces micro-organismes peuvent provoquer des troubles digestifs sévères, notamment des diarrhées et des infections intestinales. De plus, les déjections de rongeurs peuvent être à l’origine de la leptospirose, une maladie bactérienne grave transmise par contact avec une eau souillée, en particulier en cas de plaie ou de coupure.
Le Dr Benjamin Davido, infectiologue, rappelle que :
« Une peau lésée peut suffire à transmettre l’infection, et certaines formes de leptospirose peuvent nécessiter une réanimation médicale. »
L’avis des autorités sanitaires et les conditions d’ouverture
Selon l’Agence Régionale de Santé (ARS) Île-de-France, qui a publié un rapport officiel en août 2024, les épreuves de nage libre des Jeux Olympiques de 2024 pourront se dérouler dans la Seine, à condition que des équipements sanitaires — notamment des douches avec savon — soient mis à disposition immédiatement après l’épreuve.
Bien que les efforts de dépollution soient importants, la qualité de l’eau reste variable. Les relevés les plus récents indiquent une eau allant de « passable » à « mauvaise » selon les semaines. C’est pourquoi la ville de Paris prévoit une surveillance étroite des trois zones de baignade. Des prélèvements et analyses seront effectués quotidiennement. Si la qualité de l’eau s’avère insuffisante, l’accès à la baignade sera suspendu temporairement.
Des précautions essentielles pour se baigner en toute sécurité
Anne Hidalgo, maire de Paris, a elle-même participé à une démonstration symbolique en se baignant publiquement dans la Seine à quelques jours des JO — un geste fort relayé dans la presse.
🏊♀️ 9 jours avant le début des JO, la maire de Paris Anne Hidalgo et le président du comité d’organisation des JO Tony Estanguet se sont baignés dans la Seine, devant 150 journalistes #AFPVertical ⤵️ pic.twitter.com/AvoY2apuaB
— Agence France-Presse (@afpfr) 17 juillet 2024
Toutefois, les experts en santé publique restent prudents. La microbiologiste Françoise Lucas invite à respecter des recommandations strictes :
- Ne jamais se baigner avec une coupure ou une plaie, même minime
- Éviter toute baignade dans les 48 heures suivant une forte pluie, le ruissellement urbain entrainant une augmentation importante des bactéries dans l’eau
- Prendre une douche savonnée immédiatement après la baignade
- Surveiller la qualité de l’eau via les bulletins officiels de la Mairie de Paris